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No surprises ...
5 octobre 2006

Je suis le Djamolidine Abdoujaparaov des préparations

Ca y est me voilà prêt ou presque pour partir en Corse ce soir. Et ce ne fut pas facile. J'ai du mettre le bleu de chauffe, passer en 53-12 et mettre une bonne giclette sur la fin pour arriver à tout caser hier soir. Et pourtant j'en avais des trucs à faire et à faire en même temps. J'ai donc du utiliser la technique du Abdoujaparov, tout en puissance mais sans aucun style ni sans trop savoir ou j'allais.

arton1_109x150Pour ceux qui ne savent pas qui est Abdjoujaparov, c'est à dire des gens de moins de 20 ans ou qui ne s'intéressent pas au cyclimse de près ou de loin (ah tiens je savais pas que ca existait) j'ai trouvé une biographie absolument exceptionnelle sur www.cyclimse.com : Biographie intitulée à juste titre : L'équarisseur ouzbèque

Cyclimse se doit aujourd’hui, et avant toute chose, de rendre hommage au seul coureur capable de disputer un sprint sans jamais regarder devant lui : Djamolidine Abdoujaparov. Ce « sprinter au grand coeur » (Gérard Holtz), né à Tashkent en 1964, aura su nous fait vibrer. Vibrer de joie, lors de sa domination sans conteste du tour de france. Mais aussi vibrer de terreur, de par son style jamais égalé.

Le style abdou, c’est avant toute chose, inspirer la peur. C’est amener chez le concurrent cette petite appréhension à l’arrivée groupée sur la ligne. Lui faire ressentir l’inquiétude de ne pas pouvoir s’en sortir vivant.

Et pour cause : la trajectoire sinozoïdale d’Abdou pendant le sprint avait de quoi décourager les plus aguerris. Ses brusques changements de direction, lançé à pleine vitesse, trompait toujours l’adversaire. Sa manière bien personnelle de conduire sa machine infernale comme un possédé en faisait un challenger déconcertant. Surtout amplifié par sa négation totale du concept de "couloir", lui préférant le concept plus iconoclaste de hasard de la ligne. Il fallait le voir, le brave Abdou, saisissant son vélo comme un forcené, le balançant de droite à gauche sans se soucier des alentours. Sprintant la tête courbée, fixée sur un point dont lui seul connaissait l’existence.

Ce style peu académique lui valu de nombreuses chutes, la plus mémorable restant l’épisode des Champs-Elysées 1991. Lors du dernier sprint, et alors qu’il porte le maillot vert, un des nombreux écarts dont il est coutumier le projette violemment contre un bidon de Coca-cola géant. Assommé par la brutalité du choc, ses coéquipiers le remettent sur son vélo comme une grosse sacoche et le poussent jusqu’à la ligne d’arrivée, pour conserver le bénéfice de ce fameux maillot vert - faut pas déconner quand même. Certains ont, à cet occasion, invoqué un probable complot fomenté par le grand groupe capitaliste de soda, ourdi à l’encontre du jeune champion natif de l’ouzbékistan post-soviétique. Il semblerait toutefois qu’il n’en soit rien, bien que rien ne vienne confirmer l’inverse, et réciproquement.

Après trois Tours de France comme meilleur sprinter, Djamolidine terminera sa carrière comme il pu, c’est à dire mal. Il réussit en effet l’exploit de se faire contrôler sept fois positif au cours de l’année 1997.

Cyclimse.com regrette toutefois la hardiesse, l’audace, l’inconscience de l’homme qui, à lui seul, fit mentir le slogan Pirelli, en prouvant d’évidence que, sans maîtrise, la puissance est quand même beaucoup...

Autant dire que j'adore !

Donc hier soir j'étais un peu comme Abdou : à fond les ballons. Sortie du travail vers 19h passés, je file faire des courses pour manger et fêter mon évaluation au boulot. Jusque là tout allait bien. J'ai fait les courses assez rapidement avec un petit menu saumon en papillotes pas mal du tout. Arrivé à l'appart, j'ai voulu allumé l'ordi et j'avais beau appuyer sur le bouton rien. Ca démarrait bien. J'ai attendu 5 min, arrêté et redémarré l'alim, pouf ca a marché. Aucun style je vous disais.

J'ai lancé une machine, j'ai préparé le repas, puis on a mangé devant la télé. Un reportage sur les écoles de cuisines françaises à côté de Lyon en particulier. Vers 10h il a fallu se bouger. C'était la dernière ligne droite, les 20 derniers kilomètres et l'échapée avait 2 min d'avance. Selon le théorème de Chapatte, un peloton reprend 1 minute en 10 km sur une échapée, c'était jouable mais serré.

J'ai alors eu une crevaison. J'ai appelé mes parents qui doivent arriver lundi quand je reviens de Corse. Il y avait donc un point organisation à faire, point qui s'est éternisé en problème insoluble. Ou j'avais ma mère au téléphone et mon père gueulait derrière ou c'était l'inverse. Finalement après quelques tractations, rendez-vous est pris lundi soir à Orly à mon retour de Corse. Et autant dire les arguments du type "on va pas trouver Orly"  ou "on va se perdre" ont été balayés aussi sec.

Donc il était 11 heures et j'avais pas avancé d'un poil. 1 min en 10 km c'était toujours aussi serré. J'ai alors enchaîné. De la main droite je repassais, de la main gauche je sortais le linge propre mais mouillé de la machine pour l'étendre. J'ai pris ma douche en me rasant, tout en faisant mon sac en sortant une jambe de la baignoire. Aucun style j'vous dis.

J'ai même réussi à causer avec Sandy, réserver des places pour un spectacle la semaine prochaine, lire mes mails et préparer mon linge et autres affaires. Enfin j'ai eu le temps de finir les deux posts sur Rome avec toutes les photos.

Bon ok j'ai fini hors délai. J'ai tout donné sur la fin mais j'ai pas pu finir dans les temps. La crevaison et la fringale ont eu raison de moi. C'est pas grave demain je change de sport, j'attaque la plongée.

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Commentaires
B
Ca revient au meme pour le théoreme de Chapatte !
S
Quand je pense Abdoujaparov, j'entends toujours un commentaire de Patrick Chêne lors d'un final d'étape du Tour. Et en lisant le billet, je me suis rendu compte de la technicité linguale exceptionnelle de Pat' Chêne. Dans le commentaire, il dit 5 fois de suite "Abdoujaparov" en un petit quart de minute sans placer d'autres mots entre les "Abdoujaparov". Essayer un peu, vous verrez...<br /> <br /> Une petite imprécision concernant le théorème de Chapatte, il ne s'agit pas de "un peloton reprend une minute par dizaine de kilomètres" mais plutôt "une échappée peut continuer à y croire si elle a x minutes d'avance pour x fois 10 kilomètres restants, x devant être inférieur à 8 ou 10".
M
cher ma ah oui burette .....les histoires de famille ne se règlent pas sur un blog....on t'attend à la maison .....
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